Cela ne vous aura pas échappé : le Central Vapeur est l’un des “ptits derniers” du Grenade.
Comprenez : l’un des derniers projets de création d’entreprise, accompagné par l’équipe du Grenade et ayant rejoint la coopérative.
Alors que la première bougie vient d’être soufflée, on revient sur cette “success story” drômoise avec Maxime Dumont, l’un des cofondateurs et associé-salarié du lieu.


Vous venez de fêter le premier anniversaire du lieu : quel regard portes-tu sur cette première année d’activité ?
Mon impression quand je regarde en arrière, c’est de voir beaucoup de belles lumières. Durant cette première année, le lieu a été porté par un élan incroyable. Dès le démarrage, on a eu beaucoup de retours extrêmement positifs des client·es, autant sur les produits que sur la cuisine. Encore récemment, après notre fête d’anniversaire, on a reçu de nombreux messages hyper chaleureux de plein de followers sur instagram : des gens qui nous disent “merci d’être là”. Ça fait vraiment très plaisir.
Dans le projet de départ, il y avait l’idée d’être un lieu ouvert et convivial, accueillant toutes les générations et les milieux sociaux. Qu’en est-il selon toi ?
Oui, je pense que le pari est réussi pour l’instant. On a des produits d’entrée de gamme à des tarifs accessibles – le demi de bière artisanale locale à 2,50 euros par exemple – et d’autres propositions plus pointues, pour se faire plaisir, avec des tarifs évidemment plus élevés. Ça donne un éventail de prix très large qui permet d’accueillir tous types d’envies et de bourses.
Mais l’énorme surprise par rapport à nos prévisions de départ, c’est de constater qu’on est très vite devenu un “lieu d’habitué·es” et non un bar saisonnier. On a vraiment du monde toute l’année, on sent que le lieu est venu répondre à une vraie attente des gens du coin : avoir un lieu chaleureux et agréable, ouvert même en hiver, pour boire un simple verre entre amis en partageant une assiette, ou pour déjeuner en semaine avec les collègues. Et la clientèle est en effet très variée : on accueille beaucoup de familles en fin d’après-midi, mais aussi des personnes âgées, des groupes d’amis, des gens plus jeunes aussi qui viennent pour les concerts…
Un bar-restaurant installé à Crest, attirant toutes les générations et ambiançant ce petit bout de Drôme à toutes les saisons, y compris au cœur de l’hiver.
Ouvert en juillet 2024, après 2 ans de montage accompagné par le Grenade et l’Union régionale des Scop et des Scic AURA.
4 personnes dont 3 anciens associé·es-salarié·es du Court-Circuit.
Des produits locaux, de qualité, à plus de 80% bios, issus de productions artisanales ; une cuisine maison, faite à partir de produits bruts et de saison ; une carte qui change à peu près toutes les 2 semaines.
Dès le mois d’octobre 2021, Héloïse Mor et Félix Liorit, anciens salariés-associés du Court-Circuit et membres du Grenade, demandent au CAO un accompagnement sur le montage d’un projet de bar-restaurant à Crest. Ce montage (et son accompagnement) s’accélère à l’été 2023 avec le lancement d’une campagne de souscription de titres participatifs (épaulée par le Grenade), puis avec l’accueil de 2 futurs associés – Maxime Dumont et Baptiste Fageolles. Leur intégration à l’équipe est alors accompagnée par le Grenade qui anime un séminaire de travail de plusieurs en novembre 2023. Après son lancement en 2024, le Central Vapeur candidate au sociétariat du Grenade et devient officiellement membre de la Scic en janvier 2025. Depuis, le Central Vapeur bénéficie d’un accompagnement au pilotage économique et financier et d’un appui à la gouvernance collective, comme l’ensemble des membres du groupement.
Par rapport aux prévisions lors du montage, quelles ont été les surprises de la première année justement ?
Dans le montage du projet, on avait été très prudents sur les prévisionnels financiers : les fréquentations estimées étaient très basses en hiver, pour suivre les tendances des autres lieux du coin, celles de la restauration en général mais aussi les conseils de nos partenaires (tant ceux du Grenade, de l’Union régionale des Scop et des Scic, que de nos partenaires financiers, la Nef notamment). Et finalement, on a multiplié par 2,5 le chiffre d’affaires prévu en hiver ! Une très très belle surprise pour toute l’équipe. Ça confirme qu’on est bien un bar d’habitué·es et pas un bar à touristes, comme c’est souvent le cas ici. Bien sûr, on continue de jouer la prudence car il peut y avoir un effet “première année”, mais on table aussi sur des projections plus réalistes.
Donc on a dû bien entendu réévaluer la taille de l’équipe : nous sommes passés de 4 fondateurs et fondatrices à 8,5 personnes en CDI aujourd’hui et on est encore en cours de recrutement. Les bons résultats nous permettent aussi de mieux se rémunérer, ce qui est appréciable quand on a une grille de salaires démarrant au SMIC.

Est-ce que les engagements de la SCOP sur les plans écologiques et démocratiques sont bien perçus, selon toi ?
Oui, on arrive à bien mettre en avant notre éthique : le projet du lieu est expliqué sur la première page de notre carte de menu, la porte des toilettes du bas présente en grand nos valeurs et notre mode d’organisation en autogestion. Ça suscite pas mal de réactions des client·es qui nous interrogent là-dessus. Et c’est agréable, ça nous permet de bien expliquer pourquoi ils ne trouveront pas certains produits chez nous – certaines épices exotiques, par exemple. La politique d’appro avait été un vrai travail avant l’ouverture : se mettre d’accord sur nos critères de choix, sur la qualité des produits, le type de partenaires qu’on souhaitait… Il y a quelques mois, on a pris le temps de rendre public cette politique dans un post instagram (voir ci-contre).
En service, j’explique aussi pas mal notre organisation, nos règles de fonctionnement en collectif… Et on sent que les gens sont réceptifs ! On essaie aussi de partager nos sujets de colère et notre volonté d’agir. Récemment, on a mis en place une caisse de grève pour soutenir les luttes locales, ça marche bien : on a déjà récolté 150 euros environ en moins d’une semaine.
Quels sont les projets pour les mois qui arrivent ?
On poursuit notre offre du midi en semaine qui marche bien : 2 entrées-plats-desserts qui changent toutes les 2 semaines. Avec une proposition végétarienne systématique. Les assiettes à partager le soir fonctionnent bien aussi, elles changent tous les mois et demi. On renouvelle aussi souvent les bières artisanales à la pression, et pour les vins, on a une carte différente à chaque saison.
Comme notre programmation de concerts tourne bien, on va la poursuivre en l’axant sur l’électro : toutes les 2 semaines le vendredi soir, on invite un DJ ou un groupe à se produire. Ça amène pas mal de monde, le bar se transforme, ça devient un vrai rendez-vous pour les gens du coin.


Découvrez le Central Vapeur, 8 cours de Verdun à Crest :
- Les mardis et mercredis, de 10h à 23h
- Du jeudi au samedi, de 10h à minuit