Cet automne, 3 accompagnements à l’autogestion ont mobilisé le Grenade dans des situations différentes pourtant reliées par une conviction commune : la démocratie au travail est une richesse pour l’entreprise qu’il est nécessaire de formaliser et de structurer pour être  pleinement effective.

Structurer son association employeuse, une fois passé le premier élan militant et bénévole

On crée souvent une association dans un élan collectif et enthousiaste, et durant un temps, les logiques affinitaires et implicites suffisent à organiser le travail collectif. Mais lorsque l’activité se développe et que l’association embauche, un cadre de travail plus formel devient nécessaire. C’est le cas d’une association culturelle ayant sollicité le Grenade cet automne : à la suite d’un conflit avec une salariée embauchée après la création de l’association, l’équipe ressent le besoin de fixer des règles plus claires en matière de Gestion RH et d’organisation du travail. 

Durant 4 jours, plusieurs membres de cette association se sont formées aux obligations de l’employeur aux côtés de Dévina Azis, puis ont travaillé sur la formalisation d’une organisation du travail autogérée et démocratique avec Maïa Souviron. Les participantes sont reparties avec des fiches de postes clarifiées, une meilleure connaissance de leur convention collective, des repères clairs sur la gestion de conflits et le droit du travail en général. De plus, elles ont travaillé à l’amélioration de leur gouvernance collective, pour un fonctionnement clair et partagé.

Une intervention en DLA dans la Loire

Mais il n’est pas nécessaire d’attendre le premier conflit ou les premières difficultés pour prendre du recul sur son fonctionnement. Une activité qui tourne bien et une équipe agrandie : c’est le moment qu’a choisi un fournil coopératif de Saint-Etienne pour demander un DLA (Dispositif Local d’Accompagnement) afin de construire sa vision long terme. Maïa a mené cet accompagnement sur une dizaine de séances, durant ces 2 derniers mois.

Commandée par France Active Loire et gratuite pour la Scop bénéficiaire, cette prestation a permis aux coopérateur·ices de sortir de leur quotidien, pour échanger sur des sujets aussi fondamentaux que : le projet coopératif et ses valeurs, le pacte d’associé·es, les perspectives de développement et la vision long terme. C’est finalement une occasion précieuse de “refaire collectif” autour de la raison d’être du projet, quand l’équipe s’est agrandie et que les actions ont évolué.

Le programme construit par Maïa a également donné de nombreux repères sur les méthodes d’animation de la participation et de la démocratie, sur les différentes arènes de délibération, sur les périmètres de responsabilité des commissions, etc. mais aussi sur les écueils à éviter dans une organisation du travail autogérée.

Définir sa vision et améliorer son fonctionnement

Une autre boulangerie coopérative a sollicité le Grenade pour une formation de 2 jours sur l’organisation du travail démocratique. Ce collectif d’associé·es a un tel rythme de travail qu’il est rare que tous et toutes soient réuni·es autour d’une table pour discuter de leur fonctionnement collectif. L’ambition de la formation était donc de proposer un espace d’expression des différentes visions du projet de la boulangerie et de la façon dont l’équipe travaille ensemble. L’objectif n’était pas d’unifier ces visions mais bien de bâtir un fonctionnement collectif qui permette à chacun·e de trouver sa place.

Dans son déroulé, Maïa a insisté sur la nécessité de partir du travail réel : en comprendre la complexité par rapport au travail “prescrit” (issu des statuts, des plannings, des schemas de gouvernance…), identifier les adaptations et les changements issues du quotidien… Cette approche permet de travailler une organisation démocratique concrète et ancrée dans les réalités de travail des salarié·es.

(Re)faire collectif, clarifier les règles de son organisation du travail, préciser son fonctionnement en matière de ressources humaines, prévenir les conflits… les sujets de travail et de formation ne manquent pas pour les collectifs autogérés. Le Grenade se rendra présent auprès de ceux qui souhaitent s’y atteler et s’améliorer, afin de faire rayonner la démocratie au travail.