La brasserie artisanale La Machine est l’un des 5 projets enthousiasmants, accompagnés en ce moment par le Grenade sur leurs phases de lancement. Née de la rencontre entre l’un des fondateurs du Bieristan – Rami Dahdah – et un ancien salarié de la brasserie La Pleine Lune – Sylvain Billet, cette brasserie coopérative aménage actuellement ses futurs locaux à Saint-Laurent-en-Royans, au pied du Vercors. Le Covid-19 ayant stoppé les travaux, les deux compères en profitent pour peaufiner la future offre de la brasserie et revenir avec nous sur la genèse du projet… Attention : interview croisée réjouissante !

Le Grenade : comment est né le projet de La Machine ?

Rami : Pour moi le projet de la Machine est né en 2014-2015, je commençais à visiter des brasseries dans le cadre de mon boulot : j’étais à l’époque salarié du Court-Circuit et je préparais l’ouverture du Bieristan. Un jour, j’ai pris une claque monumentale, en voyant arriver au Court-Circuit un homme aux mensurations christiques, pour livrer un breuvage qui sera pour moi un climax gustatif ! Cet esthète grec, c’était Sylvain, et la bière c’était « Lune et L’autre ». Déjà à cette époque, j’imaginais ouvrir tôt ou tard une brasserie artisanale, et le Bieristan a été un tremplin extraordinaire pour parfaire ma culture zythologique et faire des rencontres.

Sylvain : en tant qu’esthète grec, je confirme les propos de mon collègue ! Avec Rami, ça a été la Grande Révélation (aka « la GR »), tant professionnellement que personnellement. Par la suite, nous avons travaillé ensemble durant un an et demi à la brasserie de La Pleine Lune, et cela a scellé notre union par les liens sacrés du houblonnage à cru !

Quel sera le type de bières produites par la Machine ? Et pour quels clients ?

Rami : Le projet de base est de produire, dans un premier temps, 4 bières « de soif » selon les évolutions de la demande du marché et nos goûts. Pour l’instant, on imagine :

      • une fausse Pils en Pale houblonnée à cru ou pas en fonction du client, en tous cas avec une super « buvabilité » ;
      • une IPA blonde, type West Coast, pas trop alcoolisée, avec un nez tout en agrumes et un final plutôt résineux ;
      • une Red Ale, aux houblons alsaciens en mode « Ambrée de soif » ;
      • une Wheat Ale houblonnée à cru.

Sylvain : On vise une production aux alentours de 800hL (soit 80 000 litres) la première année, en s’adressant aux bars et restaurants du Grenade évidemment, mais aussi à tous les lieux spécialisés en bières ou en circuits courts. Les festivals pourront également être un marché potentiel.

Quelle sera la particularité de vos bières ? 

Rami : Elles seront bonnes, bio et accessibles en termes de prix. Elles sauveront sûrement l’Australie du Paludisme en 2023 et permettront une prise de recul sur la volatilité du capitalisme en période de confinement…

Sylvain : Je n’aurais pas dit mieux ! En fait, on privilégie ce qu’on aime boire : des bières plutôt houblonnées dans un style anglais ou américain.

Rami : Une autre particularité, nos bières ne seront pas proposées en bouteilles, pour des raisons écologiques, logistiques et économiques.

Pour quelles raisons avez-vous choisi de monter votre brasserie au sein du Grenade ?

Sylvain : Mon intérêt pour ce qui n’était pas encore le Grenade, à l’époque, n’a fait que grandir depuis 2014-2015. Voir fonctionner, performer économiquement et vivre humainement une entité pareille n’a fait que renforcer mon envie de rejoindre l’aventure, et surtout d’y contribuer activement en apportant ce que je pense bien savoir faire. Donc, il me semblait évident que ma prochaine aventure professionnelle serait une SCOP, et si possible au sein du Grenade.

Rami : Pour ma part, j’ai pratiquement fait toute ma carrière professionnelle au sein des entreprises du Grenade (d’abord au Court-Circuit puis au Bieristan), donc y incuber le projet de la Machine était une évidence !

Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?

Rami : Pour le moment, le Covid-19 a mis à l’arrêt nos travaux d’aménagement du local. Il reste surtout l’isolation de la toiture à faire. Sinon on a validé des devis, enclenché des acomptes avec des artisans et les fournisseurs de cuves. A suivre, donc…